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Face à tant de talent, on ne peut que se taire.
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Le droit à l'indignation
Ce journal a pour vocation de combattre la résignation et de proclamer le droit à une saine indignation. Inutile peut-être, mais néanmoins nécessaire, pour ne pas se laisser happer par ce que l'on veut nous présenter comme normal, pour résister, par le verbe seul, à la fatigue de la langue et des mots. Ce lieu n'est pas celui des propositions constructives, mais de la rhétorique, parfois enflammée, parfois facile, toujours sincère; le lieu de la colère, qui ouvre le débat au lieu de l'enterrer. Indignons-nous, mes amis, utilisons ce droit qui ne coûte rien et que personne, pour l'instant, ne peut nous retirer!
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Un jour, je déjeunais avec un ami. Le ciel dehors était bleu, nous discutions autour d'un café. Lui autour d'un café, moi autour d'un verre d'eau. Je ne bois pas de café. Nous parlions de choses et d'autres. La conversation s'égara sur le terrain de la politique. Je m'emportai sur l'attitude pendable de certains de nos gouvernants. Ou bien était-ce sur l'avidité de grands hommes d'affaires? Ou encore sur le sort d'un petit pays oublié des medias et des gens? Peu importe. Mon ami reposa sa tasse de café, et me regarda d'un oeil mi-admiratif, mi-amusé. "C'est formidable d'être encore capable de s'indigner avec autant de fougue! Moi, tout cela me fatigue depuis longtemps." Interrompue en pleine tirade, je demeurai bouche bée. Je lui précisai que cette capacité d'indignation qu'il semblait m'envier ne me rendait pas la vie plus facile, qu'au contraire elle me soumettait chaque jour à d'atroces souffrances, d'autant plus douloureuses que mes emportements ne débouchaient que rarement sur des actions concrètes. "Qu'importe, répliqua-t-il, au moins, tu réagis!"
Plutôt que de réserver mes envolées colériques à ma télévision, mon ordinateur et ceux parmi mes amis qui les supportent encore, j'ai ainsi décidé de les mutualiser. Pour votre plus grand bonheur.
Plutôt que de réserver mes envolées colériques à ma télévision, mon ordinateur et ceux parmi mes amis qui les supportent encore, j'ai ainsi décidé de les mutualiser. Pour votre plus grand bonheur.
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