Le droit à l'indignation

Ce journal a pour vocation de combattre la résignation et de proclamer le droit à une saine indignation. Inutile peut-être, mais néanmoins nécessaire, pour ne pas se laisser happer par ce que l'on veut nous présenter comme normal, pour résister, par le verbe seul, à la fatigue de la langue et des mots. Ce lieu n'est pas celui des propositions constructives, mais de la rhétorique, parfois enflammée, parfois facile, toujours sincère; le lieu de la colère, qui ouvre le débat au lieu de l'enterrer. Indignons-nous, mes amis, utilisons ce droit qui ne coûte rien et que personne, pour l'instant, ne peut nous retirer!

dimanche 14 novembre 2010

Ainsi font, font, font...

Vous êtes invité à une fête chez de très vieux amis, dont vous connaissez bien la maison. Vous y allez depuis des années, vous en connaissez tous les recoins, vous vous y sentez à l'aise, presque comme chez vous. Ce soir-là, vous vous apprêtez à passer à nouveau une soirée en charmante compagnie, entre discussions intellectuelles et potins divers et variés. Vous arrivez chez vos amis, un peu en retard, en bon Parisien. Les invités sont déjà presque tous là. Certains des amis qui habituellement se retrouvent lors de ces sauteries sont cependant absents. Mais il y a autre chose. L'appartement lui-même a été radicalement transformé. La cuisine est à la place de la salle de bains, une cloison a été abattue entre deux pièces, le mobilier a été refait. 

Une question se pose alors: quelle est la chose qui vous frappe le plus? Le fait que certains des visages familiers que vous êtes habitué à voir dans cet appartement bourgeois aient disparu? Ou la transformation de la maison elle-même? Qu'allez-vous vous demander? Si vos hôtes se sont brouillés avec certains de leurs amis, ou bien ce qui a changé dans leur vie à eux pour les pousser à transformer cet appartement dans lequel ils avaient pourtant semblé jusque-là se plaire, même s'il leur arrivait parfois de s'en plaindre?

Personnellement, j'opterais pour la deuxième solution. C'est sans doute pour cela que je ne suis pas éditorialiste politique. En effet, à l'annonce du remaniement de notre cher gouvernement, les choses qui m'ont frappée ont été:
- la disparition du Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale
- la disparition du Ministère de la Santé
- l'apparition d'un Ministère de la Solidarité et de la Cohésion Sociale

La recomposition des ministères démontre à l'évidence une volonté de la part du Président de donner un virage social à son "nouveau" gouvernement, et de faire oublier les excès sécuritaires et xénophobes de cet été. "Voilà monsieur, ce que vous m'auriez dit, si vous aviez un peu de lettres et d'esprit" comme dirait mon cher ami Cyrano.

Mais sur France 2, rien de tout cela. On ne s'intéresse qu'à la valse. Qui est entré, qui est sorti, qui va potentiellement se présenter en 2012 parce qu'il est rentré ou qu'il est sorti. Qui sont les "fidèles" de l'UMP, qui sont les centristes...

Je ne suis pas spécialiste de science politique. Je ne suis pas commentatrice professionnelle. Par ailleurs, je ne crois absolument pas que cette recomposition des ministères amènera un quelconque changement dans la politique du gouvernement.

J'aimerais simplement, quelquefois - ô, pas bien souvent, rassurez-vous - que l'on parle de politique. Peut-être n'est-ce que quand le bâtiment s'écroulera que l'on cessera de regarder qui serre le plus longtemps la main du maître de maison...

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